Neige Morte est le genre de combo qui, rien que sur le papier, ne peut être qu'enthousiasmant. Parce que réunir en son sein des membres de Overmars, Sheik Anorak et 12XU (remplacé depuis par un de Burne), c'est débuté avec un sacré bagage sous le bras et avoir pré-acquis à sa cause une bonne partie des personnes qui suivent de près la scène musicale lyonnaise. On rajoute à cela une poignée de premières parties (Keelhaul, Gnaw,...) et une première sortie (celle-ci donc) sur le label anglais Aurora Borealis (et tout cela en une année d'existence) et on se dit que l'engouement suscité doit être fondé... Neige Morte est le genre de pseudonyme qui ne vas pas tenter de tromper l'auditeur sur la marchandise, l'association hiver + putréfaction faisant ressortir rapidement de notre imaginaire commun une esthétique propre à un style qui a toujours su rester quelque peu outsider: le Black metal?...bingo!..., même si musicalement c'est plutôt du côté des avenues bondées des métropoles américaines, avec Liturgy et toute la clique, que celui des forêts enneigées norvégiennes qu'il va falloir aller chercher les influences. Parallèlement, Neige Morte joue sans réserve avec cette imagerie folklorique: loups démoniaques, pentacles et biquets occultes, et là où cela pourrait passer pour complétement ridicule, chez Neige Morte le tout est assurément jouissif. De la douce brise traversant les cimes en guise d'ouverture jusqu'aux bêlements finaux, Neige Morte impose sa patte en une trentaine de minutes. Black metal hybride, les yeux injectés de noise et la mâchoire puissamment indus, Neige Morte est un monstre prêt à tout dévorer. Batterie punk, ambiances flippantes, riffs dissonants, des faux airs de Neurosis sur Fausse victime vrai bourreau, et puis Tout sonne faux comme point culminant, avec ce riff monstrueux à la Godflesh, ces notes de gratte stridentes tellement à côté de la plaque donc totalement pertinentes. C'est complétement malsain, ça fout des frissons dans le dos et c'est tellement bon, l'occasion pour tout le monde de faire son coming-out en assumant complètement son goût pour Belzébuth et les ténèbres.
dimanche 27 mars 2011
samedi 5 mars 2011
Rip It Up! - Demo 2011
Je vais d'abord m'arrêter sur l'artwork puisque c'est la première chose que l'on peut savourer dans cette démo du groupe grenoblois. Il y a un petit quelque chose des pochettes de Descendents (dessin minimaliste en noir sur blanc). Franchement, cela faisait un petit moment que je n'avais pas vu une pochette aussi classe, comme quoi deux coups de crayon sont bien plus efficaces que n'importe quel assortiment photoshop/typo complètement dégueu (le graphisme, c'est comme la mode, ce qui est « in » aujourd'hui est « has been » dans 3 mois). Parenthèse close. Rip it up! c'est donc du fast-punk rock avec un chant instinctif présentant ci et là quelques relents de Jello Biafra. Les thèmes des chansons (la résignation, les attitudes dans la scène punk, la spéculation immobilière,...) sont abordés de manière intelligente et rageuse. Huit chansons avec trois accords qui se courent après, ça dépasse rarement les deux minutes, du punk-rock à l'ancienne mais sincère et tout autant réjouissant. Mention spéciale pour Allumettes. Première démo et le meilleur à espérer pour la suite.
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