jeudi 23 février 2012

PHYLLISDIETRICHSON - EP 1


Echappés des groupes Joesson et The June Ampera dont on avait pu apprécier les qualités à travers un split réunissant les deux formations, les membres de PHYLLISDIETRICHSON ont concrétisé ce nouveau projet durant l'été 2010. Cet album est leur premier témoignage. Six titres sans noms, tout comme l'album, et une silhouette énigmatique, celle d'un personnage féminin issu d'un film américain des années 40, que le quartet a choisi comme patronyme. Musicalement, cette nouvelle formation vogue quasiment dans les mêmes eaux que les expériences précédentes. Un chant crié monocorde qui ne se permet que de brefs accostages sur d'autres rivages, des scandements et spoken-words en guise de reprise de souffle. Les instruments sont plus friands de variations et changements de cap: screamo pour ce qui est des mers tourmentées, post-hardcore bercé par des courants froids et post-rock dans le creux de la vague. Le dernier titre illustre parfaitement cette troisième catégorie: des notes cristallines auxquelles ne manque que la puissance (faute peut-être à une "prod" pas assez aboutie) pour se faire salvatrices. Les autres titres, plus rentre-dedans, contiennent leur lot de bonnes surprises, notamment ce riff tranchant et lourd qui officie au beau milieu de la cinquième chanson. On établira aisément des affinités musicales, lorgnant vers Refused ou Envy, et pour ce qui est des influences françaises, de Daïtro à Feverish.

lundi 6 février 2012

Tobaïas - s/t


Après une première demo 6 titres en 2009, Tobaïas sort un bien bel objet. Un sept pouces avec pochette sérigraphiée et quatre nouveaux titres d'un emo/screamo à la française comme on l'aime. Des textes sombres, maladifs mais jamais résignés, portés par un chant et des choeurs criés/scandés. Le butin est plutôt maigre, Tobaïas nous offre seulement quatre nouveaux titres (très courts) après deux années d'attente. Des titres qui n'atteignent jamais les deux minutes, témoignant de l'urgence punk qui transporte le groupe. On regrette un peu que la prod' ne porte pas plus la musique du quatuor, toujours insufflée de cette même passion. La batterie, pleine de vigueur, n'offre que rarement des accalmies, mais le mot "énergie" est loin d'être un antonyme de "mélodie" dans le vocabulaire de Tobaïas. Drapeau blanc, la seconde partie de Une décennie et surtout Les bons mots sont particulièrement réussis. Tels les défenseurs d'une scène qui peut parfois sembler à l'agonie, Tobaïas tient fièrement le flambeau de ce "french emo" dont les figures imminentes (Amanda Woodward, Daîtro,...) nous ont laissés orphelins, avec toujours cette même rage au ventre. Un ep soigné, modeste mais incisif.