mercredi 16 novembre 2011

L'oiseau mort - Soubresauts, acte 1



Hip-hop de punks. L'oiseau mort sort enfin cet album, trois ans après le split vinyle partagé avec Collectif Mary Read, sur lequel on trouvait DEAD, le titre du duo qui m'était particulièrement cher, paroles percutantes et instrus infaillibles autour d'un thème à la guitare acoustique. 9 titres pour ce nouvel effort et claque à la première écoute, L'oiseau mort a vraiment un GROS son. Ce n'est pas (qu')une question de polissage, mais le travail effectué sur les textures sonores est de qualité. Les instrus sont riches, soignées et toutes en profondeur. Côté paroles, L'oiseau mort est toujours un animal qui veut mordre, on appellera cela du hip-hop militant. J'avoue ne pas toujours être convaincu par la forme adoptée, certains textes dévient parfois vers le lieu-commun, dans le choix des mots j'entends, mais parallèlement le duo atteint souvent une certaine poésie dans l'expression de ses revendications. Au rayon des bonnes surprises et des temps forts de cet album, le titre d'ouverture Les silences, Quels sourires et Crash Test avec ses cuivres, réquisitoire contre les nano-technologies.

mardi 1 novembre 2011

Kiruna - Kalayaan



On regrettera Kiruna. Non que leur noise hardcore soit à part et que l'on se retrouve dorénavant orphelins d'une musique irremplaçable. On regrettera Kiruna car le groupe a splitté cet été, nous privant d'un BON groupe dont il ne sera désormais plus possible de profiter en live. Mais voilà, cet album posthume, disponible à nos oreilles depuis début octobre, amène des bribes de neuf, nous faisant déplorer un peu plus encore cet arrêt brutal. Le chant, aussi singulier était-il, semble se retrancher plus profondément encore dans ce qui faisait de lui la touche reconnaissable du groupe. Ce timbre particulier, généralement scandé et sans cesse uniforme, se permet quelques écarts, notamment sur le couplet du titre éponyme (je ne dois pas être le seul à entendre des similarités avec Blackthread, avec qui le groupe a partagé plusieurs dates). Tout le long de l'album, on est touché par cette impression que Kiruna réussit à faire du neuf et du frais à partir d'une vieille recette. Les dernières compositions de Kiruna sont massives, Kalayaan ayant eu droit à un enregistrement de bonne facture, la basse sous overdrive semblant toujours être l'instrument de proue. Mais cette impression de nouveauté n'en est pas qu'une. De manière subtile, la guitare apporte beaucoup plus de contrastes que par le passé, se permettant des lignes plus inventives. Le comble de cette histoire, c'est que Kalayaan doit se restreindre sous la forme de données binaires sur matériel informatique. On aurait également voulu profiter de cet artwork d'une autre manière que sous sa forme pixelisée. On rêve, alors on espère goûter un jour à cet album en format vinyle, ou du moins pouvoir tenir un bel objet entre nos mains et caresser du bout des doigts les paroles sur papier.