samedi 3 décembre 2011

Alligator - Alligator

Commençons donc par nous perdre, une nouvelle fois, dans les méandres de la nébuleuse musicale lyonnaise. François Virot (Clara Clara, Reveille, François Virot) est responsable de l'enregistrement de ce premier album. Si je tiens à le préciser, c'est parce que à l'oreille, ceci praît comme une évidence. La première écoute nous ferait presque médire, Alligator sonnant quasi comme un projet de François Virot, et ce n'est pas seulement parce que Lisa Duroux, son acolyte au sein de Reveille, compose la moitié de ce duo. Les deux formations ont pas mal de points communs, musicalement et (donc) dans le rendu sonore, puisque l'on pourrait croire que ce premier effort a été enregistré et mixé durant la même session que Time and death, avec les mêmes instruments et une volonté similaire. Mais laissons de côté les quelques commérages fugaces envisageables et focalisons-nous sur l'élégance du trajet que Alligator taille à travers le courant. Noisy pop enjouée et indie-rock sensible sont le créneau du groupe. Lisa Duroux, à la batterie, est accompagnée de Elizabeth Hargrett à la basse. Le chant, elles s'y collent toutes deux. Le jeu de Lisa est assez similaire à celui pratiqué au sein de Reveille. Les lignes de basse, tout en restant assez simples, réussissent aisément à remplir l'espace, que l'on aurait pu craindre restreint. Malgré la modestie de la formation, à aucun moment elle ne manque de richesse ou ne souffre de faiblesses. Le chant, peut-être, est le garant de cette force. C'est surtout lorsque les deux voix se complètent, se répondent, qu'Alligator se fait le plus mordant. Bloody Mouth jure un peu, avec ses scandements et sa vivacité quasi-punk bienvenue, mais les meilleurs moments de ce cinq titres sont atteints avec Sandsellers et Hush, les titres les plus touchant et prenant (ce chant, ces chants !).