jeudi 5 juillet 2012

Les Profs de Skids & Sea Sick Six - Split



Le surf n'est pas un style qui renvoie forcément à des choses bien glorieuses: le sable, le soleil, les filles en bikini, les grosses cylindrées et les planches. Le surf ne renvoie pas forcément à des choses bien glorieuses, sauf quand on prends soin d'évacuer toute cette esthétique bancale pour ne garder que ce qui est réellement fun dans cette histoire: les tremolos sous réverb' et les "poum tchak tchak poum tchak". Le surfer blond et bronzé, lui, il vient de se ramasser une grosse vague sur le coin de la tronche et comme Christopher Steeve, c'est de son fauteuil sur lequel il restera cadenassé jusqu'à la fin de ses jours qu'il va regarder les vagues, une larme à l'oeil. Premier côté: Les Profs de Skids. Tout compte fait, c'était peut-être plutôt une avalanche, la poudreuse plutôt que l'écume pour nous fouetter le visage. Le surf des grenoblois est assez "traditionnel", avec toutefois un penchant affirmé pour les riffs qui groovent et une énergie incontrôlable. Bref, du surf qui pue vraiment le punk-rock. Tout est toujours aussi bien foutu dans les chansons instrumentales du trio. On retrouve quelques titres déjà présents sur une demo ou l'autre, et du second degré jusque dans les titres des chansons, et Fujiyama s'est naturellement transformé en Fukushima. Second côté: les toulousain.e.s de Sea Sick 6. C'est un peu plus chaotique sur cette face: Surf from hell, et le surf de papa on le détruit à coup de synthé démoniaque et de voix plus ou moins criardes mais toujours ironiquement possédées. Des samples apocalyptiques, une guitare dangereuse sous des effluves de réverb': Sea Sick 6 est la B.O. d'une virée sur les ruines de ce monde en perdition. A Toulouse, on n'a pas la plage, mais on a la rage.