samedi 9 mai 2015

François Virot - Unreleased 2008-2010




Le style de Baptiste Virot est particulièrement tranché. Motifs eighties et couleurs flashy. Ma préférence se penche largement vers ses comics en noir & blanc, c'est donc pour moi le mauvais côté du bonhomme qui vient orner cet album. Une parenté entre Baptiste et François? Je ne crois pas. L'homonymie les aura en tout cas rapprochés sur ce coup-là. Quelqu'un aura osé. Alors, commençons par noter que cet album est sorti à l'aube de cette magnifique année 2015. Je ne suis pas sûr de savoir ce que signifie « sortir » pour une version digitale, mais en tout cas, ça s'écoute dés à présent. On se rassure, ça se télécharge gratuitement, manquerait plus qu'on soit obligées de déverser des thunes pour du codage binaire. Une version physique ? Que dalle ! Non non, je ne vais sûrement pas me plaindre, je suis bienheureux de découvrir ces titres, plutôt bien dignes d'ailleurs ! On retrouve ici tout ce qui est faisait la force du premier album de François Virot sorti en 2008. Je trouve le rapprochement avec Animal Collective ici bien plus prégnant que sur Yes or No : choeurs enjoués, une place primordiale aux percussions - sur corps de guitare, cordes et claquements de main - et polyphonie guitaristique. Quelques expérimentations - claviers sur la 3 et bidouilles électro sur la 8 - inusitées d'ordinaire dans ce projet solo mais pas inhabituelles chez Virot. La 5 change un peu également, par son côté folk plus traditionnel à la Elliott Smith. On retrouve quelques versions demo de titres qui auront finis entre temps chez Reveille (4Little Violences) et Clara Clara (2One on One) dans des versions éloignées de leur forme connue mais d'autant plus plaisantes. Non, vraiment, ce Unreleased 2008-2010 est loin d'être une mauvaise chose, malgré ce petit essoufflement sur les deux derniers titres, et semble prédire une prochaine sortie, par corroboration avec les quelques nouveaux titres qui tournent sur le net. Hope so !

samedi 31 janvier 2015

Baton Rouge - Totem





Un pas en diagonal.  Baton Rouge à changer de cap, même si le vent ne l'a pas encore poussé bien loin.  Les compositions de ce second LP tendent vers quelque chose de plus intemporel,  de plus "rock", délaissant au passage les sonorités emo-punk qui avaient forgé sa patte.  Plus chic, Baton Rouge prend le temps de tricoter des ambiances dans un format qui se moque de celui des chansons courtes et efficaces. D'ailleurs, cet album semble pensé  avant tout pour l'objet-même que pour les concerts. Bien sûr, des chansons courtes et efficaces,  il en a encore - Côte du Py / D'année en année - avec ces riffs reconnaissables instantanément.  Les lyonnais s'essaient avec assurance à de nouvelles choses: des arrangements sur Train de nuit par exemple,  avec cette guitare accoustique qui vient épaissir le riff central, quelques effets plus marqués sur les guitares,  ou des impressions inédites chez B.R. (quoiqu'un peu à la Sed Non Satiata) sur Le Fixeur.  Je trouverais à redire sur le chant, qui ne me plaît guère. Julien s'essaie à une voix plus calme et posée  qui se dote d'un grain rauque lorsqu'il force dessus: plus affirmée qu'auparavant et encore une fois plus "rock".  En revanche, un sacré travail d'écriture est effectué sur les textes,  d'une qualité formelle et d'une poésie rare (Au gré du gel en est l'exemple ultime), qui plaira à certain.e.s  mais qui gonflera peut-être aussi d'autres (mais alors là, peu importe). Le long de ces neuf titres,  la magie fonctionne souvent au détour d'un accord sur lequel viennent se rejoindre -ou au contraire diverger-  subitement les instruments, comme sur l'instrumental Hypn-O-Sonic.  Et à Baton Rouge d'écrire des chansons toujours aussi riches. Si l'on pourra regretter  une certaine époque de Baton Rouge en ce qui concerne le style,  on ne pourra que se réjouir de la qualité toujours imposante du groupe.