Les trois membres de Kouma font partie de Grolektif (l'un d'eux en est d'ailleurs le fondateur), label et collectif de musiciens à la douce prétention artistique, que je découvre juste. A la manière dont Kouma cherche à se définir (voir le site du label), on pourrait penser que le groupe use de l'humour, qui frôle parfois le potache, pour rendre attrayante une musique trop intellectualisée. Car oui, la musique du trio est complexe et savante. Batterie, guitare baryton et sax baryton composent ce groupe strictement instrumental. Pour ce qui est d'étiqueter leur musique, on rencontrera quelques difficultés, et on s'ennuiera vite, comme toujours en ce qui concerne les groupes qui cherchent à tailler leur propre route. Je me lance quand même: les rythmes syncopés nous ferait pencher vers le math-rock, le vacarme insolent en direction de la noise et le dépassement des cadres vers le free-rock, voir le krautrock. Voilà, cela est convenu, cela ne veut rien dire, mais cela vous donne quand même idée de qui on a à faire, et c'est bien ce que vous souhaitez savoir. Autant le préciser maintenant et être honnête avec vous, le premier adjectif qui me vient avec la musique de Kouma est « désagréable ». L'emploi de cet mot ici n'est nullement attribué à but dépréciatif, mais il est vrai que ces cinq titres sont franchement bruyants et agressifs. Cela ne leur empêche pas d'être de qualité, simplement il faudra s'accrocher pour y retourner. Un batteur-pieuvre et un sax qui se défoule entre solos frénétiques et attaques frontales en couple avec une guitare criarde. Kouma fait mal (à la tête) et c'est sûrement sur scène que l'on profitera pleinement du groupe. En tout cas, si je devais vous conseiller un titre sur ce premier album, je choisirais Frame #2 pour ses attaques épileptiques addictives.