Animal Trophies paraît bête, naîf, absurde, niais. Du bruit pour adolescents demeurés, des hymnes pour imbéciles juvéniles. Ben oui, c'est tellement printannier et innocent que prêter de l'attention à ce genre de musique, ce serait comme se remettre à boire un grand bol de lait frais tous les matins: impensable! Mais voilà, est arrivé un certain moment où l'on a baissé la garde et on s'est fait plaquer au sol par ces mélodies obsédantes; parce que pour cela, le jeune trio sait fatalement s'y prendre. Malédiction réussit à nous faire oublier pendant un temps que l'on n'a plus 20 ans, et que si on écoute de la musique sérieuse, c'est en fait pour épater les copains/copines. Le double chant masculin/féminin fonctionne à merveille; une petite réverbe, un petit overdrive pour l'effet garage, et puis de la nonchalance, de la douce insolence, sans cesse. Un artwork trop la classe au crayon de couleur, à la hauteur de l'idiotie qui se dégage de ce foutoir. Si vous êtes toujours inconsolable depuis que Jay Reatard a peu forcé sur la drogue, Animal Trophies devrait réussir à fixer dans votre coeur une once de réjouissance, et qui sait, peut-être vous faire rajouter du chocolat Poulain dans le bol de lait.
lundi 4 juin 2012
dimanche 3 juin 2012
Mensch - s/t
Ça y est, Mensch commence à voir les choses en grand! Le ep Dance and Die, un quatre-titres concis, dont on retrouve d'ailleurs ici les titres Mistery Train et Island, avait mis au clair le projet des deux filles en 2010. Aujourd'hui, Mensch se targue d'un premier album éponyme, huit titres où l'on retrouve l'efficacité d'une pop catchy fortement teintée de new-wave et de post-punk. La fulgurance de la musique de Mensch réside toujours dans les mêmes caractères: le duo basse/ guitare se croise, l'une impose une rythmique, l'autre s'abandonne à la mélodie, les rôles s'échangent, on s'embrasse enfin puis on bataille au coude à coude. Derrière, toujours cette même assise, boite à rythmes à première vue austère et pourtant si solide dans l'habileté de ses arrangements. Par dessus, la voix, aérienne, susurrée, ou plus passionnée, singeant parfois quelques références (The Slits sur Evidence). Mensch n'est pas qu'un album de titres incisifs, mais sait également se faire plus suave (Goliath, Sublime). Mistery Train et Island, bien que très similaires aux versions de Dance and Die, gagnent beaucoup en profondeur avec ce nouvel enregistrement. Des morceaux sur lesquels on revient encore et encore, il y en a plusieurs, comme le dangereusement addictif Swim Swim ou le plus original Wild. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que Mensch fasse rapidement des émules et que fleurissent, ci et là, des duos qui invoqueraient, pour le coup, le manque de batteurs pour utiliser une boîte à rythmes; en espérant que le revival eighties garde ce même souffle de fraîcheur cher à Mensch.
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