Et cela survient finalement. Tout s'écroule. On
croyait à un moment de liesse. Comme un tour de manège. Un tour de
manège où c'est toi qui choisis quand tu veux descendre. Mais la
catastrophe a tout détruit. Rien n'a survécut. Du manège, il ne
reste qu'un amas de détritus renfrognés. Et c'est une bande de
freaks chimiquement modifiés qui repeuple ce qui était autrefois
des paysages. Esthétique des ruines. Soit. Celle-là est
particulièrement réussie. Il paraît que ça sort des ateliers de
Ursa Minor à Saint-Etienne. Ça tombe vraiment bien puisque c'est de
là que nous vient justement Pervers et truands. Un premier album
après une triplette de demos sur CD-r. Pervers & Truands sont
des gens ordinaires: c'est écrit sur ce vinyle et relevé déjà par
une autre personne qui s'essaie également à ce genre d'exercice:
aligner des mots, voir des phrases, pour parler d'un groupe de
musique, d'un groupe D.I.Y., que l'on a vu à un concert, et pour
dire un peu plus que parler simplement musique. De là à réussir
(?) Pervers & Truands sont des gens ordinaires et c'est plutôt
rassurant. Pervers et truands, c'est du sludge fait par des gens qui
ne savent jouer que du punk. Ils ont bien essayé de nous le cacher
mais certains éléments ne trompent pas. Un peu trop d'urgence ou de
hargne. Il y a deux élément notables chez P&T. Ouais! Rien que
ça! Les passages lourds. Et les passages rapides. Va pas falloir
trop chercher à intellectualiser tout ça. Des mouvements de têtes
lents et déterminés. Et des mouvements de têtes rapides et
satisfaits. Et c'est tout ce qu'on leur demande. Suffit de choisir la
bonne manière de faire ça.10 titres du même acabit. Un petit bémol
sur Spooky Song, l'interlude calme et déprimé qui sent juste la
fatigue. Bon disque.