La Seconda Volta pourrait nous venir de Washington DC et être signé sur Dischord, tant la promiscuité musicale avec des groupes comme Lungfish et surtout Fugazi est flagrante. Mais La Seconda Volta ne vient pas de Washington. La Seconda Volta vient de Saint-Etienne. Saint-Etienne n'est peut-être pas Washington DC mais Saint-Etienne a elle aussi un passé punk-rock prestigieux depuis les nineties avec des groupes comme Sixpack. Et La Seconda Volta est clairement ancré dans cette tradition. Soft power, leur premier album sorti en 2009, proposait neuf titres dont quelques uns possédant ce fameux potentiel de la mélodie obsédante, notamment Who's gonna save the boys, Noone cares at all ou Find a way to justice. Sans que ceci eu été un réel problème, Soft power souffrait d'une trop faible qualité sonore: pour Orange and blue c'est chose réglée. On pourrait croire que La Seconda Volta se soit détaché un peu, entre temps, de ses influences mais il n'en est rien. Le spectre de Fugazi rôde même de plus en plus au-dessus du groupe, le timbre du chanteur se rapprochant par moments de celui de Ian MacKaye de manière troublante. Orange and blue ne contient que quatre titres mais vaut largement leur premier effort. Le petit bémol c'est que Orange and blue est enregistré sur CD-R et je ne sais pas si tous les exemplaires sont comme celui que me suis procuré à l'un de leurs concerts, mais la particularité de mon exemplaire est que chaque piste est doublée et que certains des doublons se coupent de manière étrange. De plus, je ne suis pas sûr que les titres soient dans le bon ordre, vous voudrez donc bien m'excuser pour d'éventuelles erreurs d'attribution. A threat to escape se construit sur une simplicité percutante. Des riffs en note à note, un groove certain et un refrain où se complètent voix masculine et voix féminine (celle de la guitariste) pour un résultat poignant. My fat ass (clin d'oeil à Shellac?) est beaucoup plus contrastée et énergique. No words reprends à l'identique l'intro de batterie de Around the fur de Deftones et l'outro, avec ce "He got no words" répété inlassablement, tend à la langueur. On regrette en revanche que le chant et les accords de guitare du refrain sonnent si faux sur Sleep so tight. Hormis ce dernier titre qui aurait mérité une intention au niveau du chant peut-être moins ambitieuse, Orange and blue contient les meilleures chansons à ce jour des stéphanois, A threat to escape et No words étant particulièrement classieuses.
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