Veuve S.S. a la mine grave, une expression sévère pourtant trahie par une lueur goguenarde dans le regard. Un hardcore abrupt, tendance fast et crustouille, qui se fout de la gueule du monde d'entrée de jeu avec un sillon fermé. Il y a des signes qui ne trompent pas derrière cette pochette de graphiste (ha ces lyonnais!): on n'évitera pas l'esclaffement sur le titre éponyme avec ce beuglement fatigué, maladif et les solos de guitare tout pourris. Mais ça devient intéressant quand le quatuor décide de prendre un peu plus son temps, sur Comme les vers par exemple. La batterie frêle, abandonnée par ses copines de jeu, cette gratte qui boude dans son coin et se réveille soudainement, en larsens, comme seul langage possible. Idem pour la fin de Crevard, crade dans sa lenteur et venimeuse dans sa faiblardise. Le chant est à l'image des paroles: tout en vomissures. Ca dégouline et finit en salissures sur les godasses. Un mérycisme fâcheux. Chez Veuve S.S. on piétine sa propre souillure, on se vautre volontairement et on finit face contre le sol à régurgiter ses entrailles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire