mercredi 7 septembre 2011

Ned - Bon Sauvage



Commençons donc par (re)situer Ned. Ned est un trio lyonnais qui existe déjà depuis 1998. Après une poignée d'ep, albums, et splits (avec Doppler notamment), Bon sauvage a débarqué en mai 2011, le visage fier avec pour apparat cette linogravure élégante signée Mino Maccari, artiste et caricaturiste fondateur de la revue Il Selvaggio (Le Sauvage en italien) active de 1924 à 1943. Le bon sauvage comme figure antithétique d'une société bien-pensante, illustrée par les deux personnages de la pochette, dans laquelle on apprends aux hommes à jouer à la guerre et aux femmes à user de leur coeur. La musique de Ned est justement loin de la binarité illustrée ici. Si Ned a bien calmé le jeu depuis ces précédents efforts, le trio taille toujours sa route à travers ses propres paysages, qui ne sont ni trop dociles, ni trop amicaux. Sachant se la jouer funky (l'imparable Afri-cola), élaborer des dérapages en forme de clin d'oeil (le punk-rock Turn on the cops), Ned a élagué son noise-rock et lui a insufflé une nouvelle énergie post-punk. Bon Sauvage sent, tout à la fois, les années 80, 90 et 2010. Bigger Penises affiche, sans gêne aucune, un groove irrésistible et on se laisse happer par la lancinance des spoken-words et du riff interminable de Wanna be beta city. On retrouve des accents à la The Ex chez Ned, notamment dans la voix (Same same but different), parfois également à la Fugazi. Néanmoins, après une première moitié enthousiasmante, Bon Sauvage s'essouffle petit à petit, et même si les textes en français au milieu du titre éponyme nous font sursauter l'oreille un instant, les quatre derniers titres estompent tout l'engouement que le trio avait construit avec les sept premiers titres. Dommage, car Ned a le talent de son côté, mais le trio gagnerait à tailler le superflu, vois à se limiter à des formats plus courts, surtout lorsqu'on met en forme son album de si belle manière.

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