Une question apparaît en filigrane derrière chaque titre de Baleine à nourrir. Marylin Rambo ne serait-il pas en fait un groupe tribute? Non pas un de ces groupes qui voue un culte à une figure mortuaire du panthéon du rock mais plutôt deux personnes qui se seraient retrouvées autour de leur passion commune pour un certain style et qui, avec pour unique motivation le plaisir le plus brut, auraient décidé de faire du math-rock à la manière de, quitte à ce que l'auditeur n'y entende que des références. Dans ma chronique de Skiez plus vite, le premier album de Marylin Rambo, j'ai à coup sûr du mentionner Don Caballero. Sur Kill All par exemple, on jurerait ouïr parfois du Dub Trio, à moins que ce ne soit plutôt du Keelhaul, connaissant l'aptitude du duo pour les jeux de mots et autres calembours sophistiqués. Je pourrais sortir ainsi des références à foison, mais Marylin Rambo n'est pas qu'un groupe de passionnés pour passionnés. Laissons une chance aux autres de découvrir la joie que peut procurer cet album. Baleine à nourrir est très cohérent et plus abouti que son prédécesseur; le duo cévenol semble avoir trouvé la juste balance entre les clins d'oeil jouissifs, hommages ludiques et une identité distinguée: Rock la poste est un super exemple des qualités imaginatives du groupe. Dans la famille du math-rock français à la Pneu, Papaye ou Room 204, Marylin Rambo serait le penchant métal. On ne lésine pas sur l'octaver (Fukushiblabla) et on construit des riffs heavy à mort (Tomate cerise), de quoi créer des failles spatio-temporelles pour ceux et celles qui adorent jouer de la guitare ou de la batterie dans le vide (ouais, le air machin), la langue coincée entre les dents. Et puis comme d'habitude, une éthique DIY, un album sorti grâce à Taenia Solium, Et mon cul c'est du tofu? et tant d'autres, et une belle pochette sérigraphiée au 103 à Grenoble (version CD et vinyle).
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