vendredi 11 mai 2012

Owun - Le fantôme de Gustav


Owun est un groupe qui a eu le temps d'en vivre, des aventures (que je tairais mais dont vous trouverez un résumé sur une de leurs pages internet), depuis sa création en 1992. Après deux albums, Sillon et Ostensible?, respectivement en 1998 et 2001, le combo grenoblois se reforme en 2007, accueille un second guitariste et se lance dans la composition de ce qui va devenir Le fantôme de Gustav. Si le Owun de 1998 œuvrait dans un noise rock finalement assez convenu, Ostensible? marquait déjà une volonté d'expérimentations louable, le nouvel Owun quant à lui a placé ses ambitions à un niveau encore supérieur. A la fois hétéroclite mais puissamment homogène, expérimental sans en avoir l'air, Le fantôme de Gustav possède les qualités qui manquent à bon nombre d'autres groupes, attirant par la qualité de ses compositions et passionnant par sa recherche esthétique. On se demande bien comment une simple "formation de rock classique" (guitares, basse, batterie) réussit à sortir de telles sonorités, parfois légères et psychédéliques, et d'autres fois au contraire extrêmement pesantes. Mouvements machinaux, répétitions industrielles; le chant, lui, est toujours noyé derrière, sous d'épaisses couches de réverbe. On pense de temps en temps à un autre groupe grenoblois, Rien (que l'on retrouve d'ailleurs dans les remerciements), notamment dans les morceaux Berceaux et Muralité. Et puis il y a Carbone, qui saute aux oreilles par sa familiarité avec le Liars de l'époque Drums Not Dead, mais surtout par son efficacité imposante. Seul Volux +, qui vient clôturer l'album, fait figure d'outsider et sonne comme une révérence aux premiers amours de Owun. Le successeur de Le fantôme de Gustav (sous-titré "volume premier"), devrait cette fois réussir à mettre moins de dix ans pour nous parvenir; on l'espère sincèrement.

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