dimanche 17 février 2013

Taulard - s/t


OK. Je commence à comprendre ce qu'il y a de si bien dans Taulard. Inévitablement, cette écriture particulière. Sous un déguisement naïf, des phrases en accumulation, interminables, une logorrhée tendue et doucement rageuse. Les paroles témoignent d'anecdotes et d'instants spéciaux ou plus anodins, et si Fuir ne me faisait pas mentir, puisque influencée d'un roman, je louerais cette obstination à traiter de la sphère personnelle. Il y a quelque chose de l'archive chez Taulard, archiver les expériences, les agencer ensemble et en faire sortir un propos, où l'intime entame un déplacement vers des enjeux suprapersonnels. Les rencontres, voyages ou un drame ayant touché un proche (Sous le même toit) sont des prétextes. La diction, elle, semble incontrôlable: elle se positionne un instant puis tente autre chose, spasmodique, hachée puis infatiguable. La double voix sur certaines lignes de chant appuyée avec force par les mélodies de la basse et du synthé, crée ces instants d'une magie opérante, le pont de Frankreich Katastrophe par exemple, magnifique. Ailleurs, ce sont les nappes de voix qui se marient merveilleusement bien avec celles du synthé (Fuir notamment). Le son est clair, les instruments distincts; on sent qu'il n'est pas encore exactement comme il devrait être, la basse notamment est un peu trop sourde, mais ce n'est qu'un détail. Sous le même toit et Londres ont un peu pâle allure face aux énormes Frankreich Katastrophe et Fuir, mais rien n'est à reprocher à ce ep 4 titres, marquant de de plus en plus efficacement la particularisme de Taulard.

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