Cet
album, je ne l'espérais plus. Time and Death m'avait accompagné un
bon moment. Indie rock noisy aux chansons impeccables. Depuis, j'ai
eu le temps de profiter encore et encore de François avec Clara
Clara et de Lisa avec Alligator. Reveille, je les avais presque
oublié. Leur premier album avait attiré la poussière et les
acariens dans un coin de ma tête. Et puis, pour dire vrai, je suis
complètement passé à côté de ce split avec Chris Cohen l'année
dernière, dont on retrouve d'ailleurs aujourd'hui le titre Circle
Scenario. Silence radio depuis trois ans donc, et soudain la surprise
au détour d'une page internet: Reveille existe toujours et vient de
sortir une nouvelle sucrerie. Certes l'emballage est un peu pompeux:
cette manie de sortir des clips (cela est sûrement indispensables
pour les lecteurs.trices de Magic) mais on ne recrache pas un bonbon
tant qu'on ne l'a pas mis à la bouche. Alors, ce Broken Machines?
Une traduction terminologique restera sensiblement la même: indie
rock, noisy-pop, lo-fi et nineties, mais Reveille a fait son bout de
chemin et il est plutôt plaisant de noter que le groupe tente de
nouvelles choses, cela est particulièrement visible sur un titre
comme Horizon. Petite
note informelle: le Reveille de Broken Machines doit, je crois, pas
mal à Ned. Le meilleur de cet opus réside dans des choses simples,
la beauté naît toujours de la fragilité, d'une petite chose timide
qui apparaît soudain. Revenge est irréprochable, sa vaguelette
bruitiste, une rythmique appliquée, des accords de basse raffinés
et voguant à la surface cette ligne de chant et ces notes de
guitare austères: de la non-chalance, la nargue de nous rendre
accros si aissément. Dans le même genre, We Came Alive et Long
Distant Runner sont également opérantes. Petit point noir: Broken
Machines ne tient pas la longeur, et le dernier tiers de l'album est
moins emballant, on prendra sûrement la mauvaise habitude de
s'arrêter en cours de route pour revenir au point de départ.
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