Alors je ne veux pas dire de bêtise, mais il me semble bien que cet album était destiné à la base pour le Japon (le titre en japonais sur la pochette me conforte dans cette idée), dans tous les cas ce Vinyl collected est maintenant disponible par chez nous. Pas de nouveauté ici (enfin pas réellement), cet album étant comme son nom l'indique une compilation. Il regroupe donc le fameux split avec Sed Non Satiata, celui avec Ampere et enfin le sept pouces de la tournée aux Etats-Unis de 2007, donc (quasi-) introuvable sur le vieux continent. Il n'est sûrement pas utile que je ne m'attarde sur les titres du split avec Sed Non Satiata, hormis qu'il était toujours autant délicieux de se plonger à coeur et âme dans De l'eau coule sous les ponts. Vient ensuite le seul et unique titre qui composait le split avec Ampere, La substance et la matière qui m'était inconnu jusqu'à ce jour: complètement chaotique, entrecoupé d'une longue montée poignante sur laquelle se glisse des spoken-words à frémir. Et enfin, le 7'' de l'USA Tour avec Des plaies ouvertes, chanson sur la brèche et ses paroles qui trouvent toujours autant écho dans les combats actuels: « Des cicatrices béantes qu'on hérite d'un passé sanglant. Des poignées de mains qui tentent de faire oublier celles qu'on a déjà sales mais qui s'affairent à jouer le jeu de la précarité et de la clandestinité. » L'instrumentale Et du béton clôt ce disque; encore un très bel objet de chez Daïtro, l'artwork étant signé par Julien, auquel il va être une fois de plus difficile de résister.
samedi 1 janvier 2011
Stanok'n'roll - Stanok'n'roll
Comme le nom du groupe l'indique, il est bien question de rock'n'roll dans cet album. Beaucoup de surf-music et une bonne quantité de rockabilly. Tout cela pourrait puer l'Amérique profonde si le chant (la voix ?) en russe ne venait pas réfuter cette hypothèse. Les paroles sont en effet toutes issues de textes du poète Velimir Khlebnikov, un des premiers poètes futuristes. Des claviers dérangés, des sons électros dépositaires de Stanok, des samples débiles (rien de péjoratif ici), et des instruments de tout horizon (oud, saxo, sitar, trompette, banjo). On pourrait rapprocher Stanok'n'roll de L'Orchidée d'Hawaï, mais le groupe grenoblois se disperse moins que le voisin chambérien. Malgré le melting-pot musical présenté ici, l'album sait rester homogène. Pas de chanson rockab' suivie d'un titre surf-rock, précédant une interlude plus « world music », mais du Stanok'n'roll du début à la fin. Alors Stanok'n'roll c'est quoi au final ? Et bien Stanok'n'roll, c'est un peu une fanfare montée par une bande de cowboys perdus au beau milieu du désert et qui, sous l'effet de la chaleur et du manque d'eau, est en train d'avoir de sacrées hallucinations.
Faux Départ - L'album de la maturité
Et voilà, c'est lorsque quelque chose nous touche que les mots nous manquent. Et il est hors de question de laisser tomber, parce que même si cet album se ressent plus qu'il ne s'explique, il mérite largement qu'on en parle. Ce n'est ni le piano ni la voix que l'on placera sous les projecteurs, mais le propos. Il en va de tranches de vie, de coups de gueule, d'expériences passées et à venir, de doutes et d'envies de repeindre le monde. Faux Départ sort de la cuvette et même ceux qui ne les connaissent pas s'en apercevront assez rapidement, entre le titre Grenoble & moi ou la déclaration d'amour pour Michel Destot (Nique ton maire). Coeurs d'enfants sur Le D.D., inspiration/hommage à la rapeuse Casey avec Chez moi, percussions enjouées pour Génération pas content et violoncelle poignant sur Rien pour faire peine. Faux Départ a des choses à dire, les dit justement et fermement. Si je devais approfondir sur ces treize titres, je me sentirais dans l'obligeance de citer une bonne partie des paroles, mais je vais me limiter à un rapide résumé de mon ressenti : des frissons et des yeux vitreux sur Rien pour faire peine, Je voudrais pas vieillir et 30 ans, et un sourire qui s'extirpe de façon si naturelle sur Génération pas content ou Le D.D. A raison d'avoir un cœur et une conscience, le piano slam désabusé et revendicatif de Faux Départ émouvra, captivera ou ébranlera.
Parpaing - Poule d'oeuf
La musique de Parpaing est un joyeux foutoir, à l'image d'un Mr. Bungle époque Disco volante. Les quatre acolytes ne tiennent pas en place et passent d'un instrument à un autre entre chaque chanson (guitare/basse/batterie/clavier/saxo). Il y a quelque chose de très cinématographique dans les 7 titres qui composent cet album. Pas un thriller, sûrement pas une romance, ce serait inapproprié pour un film dramatique mais cela pourrait être la BO d'un film de série B qui mélangerait allègrement une attaque de zombies venus de l'espace, une course-poursuite de jeunes ados abrutis avec un dinosaure dans un château hanté et un complot militaro-scientifique dirigé par le pape. De toute façon, avec un nom de groupe comme Parpaing et un album qui s'appelle Poule d'oeuf, il ne fallait pas s'attendre à des gens qui se prennent au sérieux. Les titres des chansons sont tout aussi énigmatiques Valse au parquet Raballand, Unicon, IK l'homme d'or. Il y en a une qui m'amuse particulièrement en revanche, c'est Plakoplâtre. Alors déjà, Plakoplâtre de Parpaing, c'est tout un concept. La tourne de clavier/guitare/basse est réjouissante à souhait : ça fonce tout droit, pas de temps mort, un tourbillon de volupté.
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