Il m'en aura fallu du
temps pour me laisser séduire par Frustros. Il faut dire que le
quatuor n'a rien de très excitant et ne cherche pas à écrire des
tubes (merde, j'espère que je ne me plante pas...), même pas pour
faire chanter ses potes. Avec Frustros, la vitesse de croisière est
enclenchée, on ne s'arrête jamais pour prendre un petit café sur
une aire de repos, mais on n’appuie pas non plus sur
l'accélérateur. Le fondamental en ce qui concerne le sens de la
mélodie chez Frustros, c'est la dissonance. Pour le chant, c'est un
peu la même chose: "c'est bon, ça passe". Les paroles
forcent et se bousculent au bout de la langue, en tentant de s'évader
au moment propice. Et voilà ce qui est agréable, c'est que Frustros
ne caresse personne dans le sens du poil, ne cherche ni à plaire, ni
à déplaire, même pas à faire les choses bien. Pourtant, au détour
d'une écoute approximative, du genre bande-sonore en sourdine
pour couvrir ce silence affreux pendant la lecture d'un livre
évidemment passionnant, on se surprend à siffloter un petit air
ou à mâchouiller quelques mots par mimétisme. Mais peut-être est-ce
seulement un effet secondaire de la répétition? Perso, le premier
indice, c'était avec "et POURquoi,... juste pour être payé"
sur Avant de crever suivi quelques temps après de "pourtant,...
quand on se verra" sur Pas si libres suivi de... Mais c'est
sûrement cela, une effet secondaire... Il y aura bien toujours
quelques nerds pour dire que Frustros c'est trop cool, mais pour
vraiment apprécier Frustros, il faut n'en avoir rien à cirer.
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