vendredi 11 avril 2014

Nine Eleven - 24 Years




City of Quartz m'avait interpellé à sa sortie. Choisir pour titre d'album le nom de l'ouvrage de Mike Davies -sur la ségrégation spatiale et le tout-sécuritaire de la ville contemporaine à travers l'exemple de Los Angeles-, cela ne pouvait sembler que prometteur. A l'écoute pourtant, rien à en tirer pour ma part: un punk-hardcore froid et surproduit, empilant tout les codes du genre. Une machine de guerre lisse et propre semblable à toutes les autres machines de guerre de la nouvelle scène hardcore. Une abrupte dichotomie entre un discours fortement revendicatif et une modalité de fonctionnement à la conquête de la sphère spectaculturelle -grosse production, facebook et tout l'arsenal habituel- aux antipodes de leur idéologie portée en blason. En définitive, une bonne déception, immédiate. Et puis récemment, un concert me donne l'occasion de redécouvrir le groupe. Entre temps, les manceaux ont changé de chanteur et de bassiste (et de batteur?) et ont redéfinit leur spectre musical. Nine Eleven se veut plus dark et rôde d'avantage vers le post-hardcore avec des prises de vitesse à la Cursed. Et en live, une attitude totalement honnête et passionnée et un set impeccable. Nine Eleven n'en finit pas pour autant avec son goût pour les codes et les banalités, des plans un peu grossiers (la première partie de Face the Triangle par exemple, assez pompeuse, pourtant sauvée par la suite plus posée mais magnifiquement tendue). 24 Years possède en revanche de nombreux moments de pur bonheur et la production est beaucoup moins connotée et plus vivante que précédemment. Le nouveau chant est pour beaucoup dans le renouveau salutaire de Nine Eleven, moins sec, plus habité et chargé émotionnellement. Et en prime un bel objet, même si là encore pas d'étonnements sur un artwork composé de peintures de "maîtres" pour la version vinyle: un Caravage et la fameuse vanité de Philippe de Champaigne. En espérant que ce nouveau line-up se stabilise un peu et poursuive ce qu'il vient d'entamer.

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