Le flou règne autour de
Gouvernail. Ce qu'il semble être: un projet individuel lyonnais.
Pour le reste, on ne pourra s'accrocher qu'à la stricte matière
sonore. Des loops de guitare et une batterie électro pour seule
substance, un post-rock richement construit, tirant clairement ses
racines d'un post-hardcore plus hostile mais que l'on aurait surpris
un instant en pleine songerie. C'est un travail toujours un peu
compliqué de s'épancher sur une musique du genre sans tourner en
rond. Comment ne pas se vautrer encore et toujours sur des termes
tels que "paysage" ou "onirique"? Disons que l'on
connaît Gouvernail. On a déjà entendu cela quelque part. Du moins,
les termes qu'il emploie font partie de notre vocabulaire depuis
longtemps. Mais dans Black Howl, il y a tout de même une certaine
manière de les agencer, ces termes, d'où une entité propre. Pas la
peine d'aller chercher des références, ce serait à la fois juste
de le faire. Et extrêmement faux. Ce premier recueil de cinq titres
instrumentaux,cohérent de bout à bout, sait emprunter dans d'autres
sphères, comme ces beats de Canadian Shores ou sur A New Start.
Moins mélancolique. Plus "catchy". Tout cela se joue sur
de fines nuances, mais tout cela fait la différence et Gouvernail
opère merveilleusement bien dans ce qu'il fait. Aura-t-on la chance
de le découvrir en live? A l'écoute de Black Howl, je me remémore
un ancien groupe de Lyon qui partage quelque peu le même lexique. Y
aurait-il un ancien membre de Солярис [Solaris] aux commandes
de Gouvernail?
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