samedi 18 décembre 2010

Geneva - Sail on suds


De l'eau a coulé depuis leur premier e.p. en 2005, le trio soutient toujours un post-hardcore dense, mais délaisse quelque peu la fureur pour une sensibilité plus mature. Alors, ce Sail on suds a beau ne pas être l'album le plus original qu'il nous ait été donner d'entendre, on ne peut cracher sur la classe incarnée par ces huit nouvelles chansons. Le son est clair et profond, l'album est mixé par Serge Morattel (Knut, Tantrum, Amanda Woodward) et la composition est impeccable. Du post-hardcore teinté de noise et d'un rock tendu, tel un hommage à nombre de leurs influences qui ne sont pas cachées mais remarquablement assimilées. Pour exemples, Envy sur And dust my sugar from the fold et son intro de guitare, Mastodon dans l'intonation de la voix et dans la massivité du riff sur All in all et l'ombre d'Isis encore fortement présente sur la globalité de l'album. Deux « guests » viennent prêter main forte. Reno Brustleim d'H-Burns sur On my own avec sa voix grave, posée, nous emmène vers des orées plus bluesy. Que dire ? Rien. C'est beau. On s'allonge sur le dos, la musique à fond dans le casque et les yeux rivés vers le ciel pour savourer pleinement tous ces détails dans les arrangements. Je ne vous ferais pas le coup de la musique qui transporte, mais c'est pourtant à cela que je pense. Sur Opposite/attract 1, Pierre Viguier de Tantrum, impose sa voix grésillante. Impossible de ne pas penser à Neurosis avec cette pesanteur tout aussi touchante que la retenue de la chanson précédente. Le reste de l'album est tout aussi poignant, les arpèges pourtant simples et la rythmique rock'n'roll de Drivin' across the sky ou les ruptures de rythme de Echoes Wine. Trendkill ne s'y est pas trompé, Geneva regorge d'une capacité implacable à concocter des compos saisissantes. Sail on suds devrait élever le trio au rend des plus grands de la scène post-hardcore hexagonale.

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