Derrière cette magnifique pochette, qui ne peut prévoir que le meilleur, se dissimule un duo lyonnais qui possède tout ce qu'il faudrait pour devenir un grand groupe. François Virot et Lisa Duroux nous offrent 40 minutes de noisy pop en forme de premier album. Time and death, ça débute avec une célébration intimiste. Il fait résonner ses cordes, il les caresse et il les tape, il délimite un espace (une petite pièce bien entendu) ; et l'on se retrouve tel un enfant devant un carrousel, les yeux ébahis et la boule au ventre. Elle donne le rythme et la machine se met en route. Le tour commence. On pourrait être éclairés à la bougie. Il pourrait y avoir du papier peint mité mais dont on apercevrait toujours le motif à fleurs. Des vieux portraits pourraient être accrochés sur les murs. Si mademoiselle nous est inconnue, monsieur l'est beaucoup moins puisque officiant dans Clara Clara et également responsable d'un album folk en solo. Reveille c'est autre chose. Des accents pop bien sûr, mais c'est autre chose. Des accents noisy mais pas de la manière fo-folle de chez Clara Clara, un indie-rock tout en retenue. Ici, ça transpire souvent les années 90. On pense par exemple à Shellac sur Mirrors ou à Fugazi sur Commercial drugs. Time and death est un véritable petit tube noisy, Little violences est un de ces titres qui vous envoie la tête dans les nuages, dream pop dénudée et touchante. Et chaque titre y va de son petit chemin, comme si de rien n'était : «Coucou, je suis la chanson suivante ! Et tu ne t'attendais à cette petite ligne qui te fait frémir ou à cette cadence qui te fait taper du pied, n'est-ce pas ?!» En effet, on ne s'y attendait pas du tout, à tomber comme ça, sur un groupe qui d'un coup de baguette magique te ponds un album aussi charmeur, qui en ferait rougir plus d'un tout en restant si modeste.
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