samedi 18 décembre 2010

Inys - Noir sur blanc, à titre posthume

 

Il est toujours délicat de chroniquer l'album d'un groupe de potes. Vous serez juges de mon objectivité.   Je m'attarde sur l'objet d'abord : belle pochette réalisée à l'atelier de sérigraphie du 102 (rue d'Alembert/ Grenoble) et livret à l'intérieur dans lequel on retrouve, outre les paroles, des photos et réflexions des membres du groupe et de personnes ayant collaboré au projet. A noter la participation de l'association Taenia Solium, responsable (pour ceux qui ne le savaient pas encore) de plusieurs compilations gratuites et d'un fanzine (le Nanozine). Tout dans cet album découle donc de cette même logique anti-commerciale. J'en viens donc à la musique. Je mets plusieurs longues écoutes avant d'apprécier ces trois titres, non pas que le post-hardcore lourd et sombre de Inys ait du mal à passer à travers mes oreilles, mais faute à un son que je juge franchement moyen. Je fais peut-être le difficile mais je ne vais pas vous mentir, un son déplaisant a tendance à me faire froncer les sourcils et lancer le disque dans un coin pour ne plus revenir dessus ; et ici, la batterie est horriblement mixée et le tout manque cruellement de profondeur. Si je tiens à le préciser, c'est que ces trois titres méritent mieux, car les qualités de composition sont bien présentes. L'ombre et le reflet pose les bases de l'identité de Inys : une structure qui s'étire, un malaise craché désespérément à travers un chant écorché tour à tour dérangeant et touchant. Si j'étais fainéant, je comparerais le style pratiqué à Isis et Cult Of Luna et si j'étais plus pertinent, je déduirais des influences plus proches de Amen-Ra. A travers la lourdeur de ces riffs acharnés viennent s'incruster ci et là quelques arrangements électros :  le piano et les ambiances tribales sur L'ombre et le reflet, des éléments indus faisant écho aux Lyonnais d'Overmars sur Emboîte le pas et des violons pour La fissure du trône. On sent que ces trois chansons sont indéniablement les trois dernières batailles qu'ils mèneront (ont menés) pour vider toute leur colère. Sans réinventer quoi que ce soit, ces trois titres d'Inys transpirent de sincérité, et par les temps qui courent, c'est déjà un grand gage de qualité.

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