samedi 18 décembre 2010

V/A - Dark 80s



Je ne sais pas à quoi ça vous fait penser vous les années 80, mais dans ma tête c'est pas très glorieux. Puis le revival post-punk à toutes les sauces, j'en ai un peu ma claque. Mais quand on connaît l'activité du label Atropine, on se doute bien qu'il n'y aura pas ici d'effluve de mauvais goût. Allez, on se jette dans le vif du sujet. C'est One Second Riot qui débute avec One hundred years de The Cure... Alors là, les doigts dans le nez ! La reprise est fidèle à la version originelle, le titre new wave passé dans le filtre noise/indus du duo lyonnais ressort comme neuf. A part la ligne de batterie qui change, on pourrait dire qu'ils ne se sont pas foulés les deux, sauf que tout ici paraît évident. Les ambiances sombres et industrielles plombent les arrangements de la version originale, la batterie rajoute une sacrée dynamique, la transposition guitare-basse passe le plus naturellement possible et la voix de Pierre est troublante de ressemblance avec celle de Robert Smith. Tout cela sans perdre leur propre identité. Résultat ? Trop bon ! Deuxième titre et deuxième reprise de The Cure, cette fois par Abronzius, projet dark-pop de deux membres échappés des Lyonnais d'Overmars. Exit l'ambiance kitsch de la première version de Charlotte sometimes. On vire la batterie dégueu' et cette affreuse réverb sur la caisse claire. Une guitare cristalline, un chant envoûtant exécuté par Marion (bassiste dans Overmars) et des percussions et nappes sombres dans le fond, ou comment créer un petit bijou à partir d'une originale maussade. Un peu de fébrilité sur certaines fins de phrases, juste touchant ! On en finit avec The Cure, dépaysement total avec Kill The Thrill et leur reprise de The pandys are coming de Killing Joke. Je n'apprécie pas tout du groupe de Jaz Coleman, et celle-ci n'entre pas dans la catégorie favorable. L'interprétation de Kill The Thrill, avec chant là encore féminin de Marylin la bassiste, est très proche de l'originale. De cause en conséquence, je n'accroche pas spécialement. Mais pour être objectif, tout est très bien orchestré et à l'instar de One Second Riot, c'est une remise à jour efficace du titre que le groupe effectue là. Dernier morceau, les Year Of No Light s'attaquent au Disorder de Joy Division. Le thème de la chanson est extrêmement ralenti, logique lorsque l'on est une formation qui se complait dans un post-hardcore pesant. La guitare maladive se noie dans ce vacarme épais et le chant est encore plus dépressif que celui de Ian Curtis. On sent d'ailleurs le désir du chanteur de se calquer sur la voix de celui-ci : mêmes intonations, mêmes effets, puis il n'est pas courant d'entendre du chant clair dans Year Of No Light. Une bonne surprise en tout cas que cette compilation, qui va du sympathique (Kill The Thrill) au quasi-incontournable (Abronzius).

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